Cette rubrique est composée de tous les témoignages écrits qu'ont pu nous transmettre des anciens scouts de la Ière Toulouse. Si vous aussi, vous en avez à nous faire partager, n'hésitez pas: premieretoulouse@free.fr.



Par M. Bertrand Saint Paul:

Création de la Troupe Ière Toulouse:

1968-1969 Troupe Scouts de France place Saint Sernin 11ème Toulouse il me semble?
CT: Alain saint Paul. Assistants: Maurice Delbreil (par la suite commissaire de district), Eric Saint Paul et Bruno Chidaine.
1969-1970? La troupe devient première troupe FSE par la volonté de mon père qui garde la tutelle de la troupe et nomme Eric Saint Paul et Maurice Delbreil ACTs. À l'époque, les évènements politiques sont plus que troubles, l'apparition des Scouts d'Europe est mal vue, les réunions se font en cachette chez nous, 2 rue Temponières.
L'Eglise voit d'un mauvais oeil ce nouveau mouvement sur Toulouse, laisse planer dans les esprits un risque d'excommunication! Beaucoup de parents sont affolés, certains restent fidèles à cette jeune troupe.
Le seul curé dans cette ambiance qui, contre l'avis de tout le Clergé de l'époque, accepte d'accueillir cette fragile Ière Toulouse, est le Père Guy Chautard (actuellement curé de Saint Félix Lauragais).
Les premières réunions se passent dans le clocher de l'église, pour y accéder les scouts longent la corniche qui fait le tour de l'église à plus de 20m de haut! Devant le danger, le père Chautard prête le local situé dans la cave, local que nous avons eu durant au moins 25 ans.
Le groupe s'appelle tout naturellement Notre-Dame, en raison de la Vierge Noire de l'église de la daurade qui elle aussi a une histoire...


Par M. Philippe Pellet:

Origines des Scouts d'Europe à Toulouse (1969/70)

En 1969, une troupe de "rangers" Scouts de France décida de rejoindre les Scouts d'Europe.
Elle quitta son point d'attache, la basilique St Sernin pour tenter d'aller vivre le scoutisme classique tel que Baden Powell l'avait défini.
Beaucoup de groupes avaient, en France, sombré corps et biens.
La réforme de 1963 voulue par les instances du scoutisme national avait à jamais détruit ce qui avait été bâti, ce qui avait séduit plus de 100 000 jeunes...
À Toulouse, depuis de nombreuses années comme dans biens d'autres villes, plus aucune patrouille digne de ce nom n'existait, ni ne circulait...
Je rejoignis donc cette unité par mes propres moyens, après avoir écrit au Commissariat National à Paris une belle lettre de candidature précisant mon passé comme premier sizenier...
Il fallait y croire! J'avais à peine onze ans!
Alain Saint Paul vint convaincre mes parents de tenter l'aventure.
Deux ou trois autres "isolés" avaient eux aussi décidé de poursuivre le même objectif.
La première réunion eut lieu au 2 rue Temponières dans l'appartement des parents de notre futur CT.
Aucun uniforme, mais déjà des noms de patrouille, un projet de grand camp, des poignards et des foulards sur les tables et des gars prêts à tout...
L'osmose se fit très vite.
Ça sentait vraiment le signe de piste et Pierre Joubert.
Quelle joie lorsque nous vîmes pour la première fois notre foulard présenté par Paul Lajugie, ancien RS et nos chefs Eric Saint Paul et Maurice Delbreil.
Il fut présenté le jour de ma promesse...
Notre local était rue de la Madeleine.
La HP, après sa réunion devait sortir du premier étage en rappel!
L'abbé Chautard, curé à la Daurade, nous avait offert l'hospitalité.


Camp 1970:
Montagne Noire, près de Durfort

Nous étions si pauvres que nous sommes partis sans tente.
"Un scoutisme riche est un scoutisme pauvre" nous avait dit un jour Alain...
Nous avons couché et vécu pendant dix huit jours sous des huttes que noius avions nous même construites avec des genêts, quand nous ne dormions pas à la belle étoile, c'est à dire le plus souvent!
Durant ce camp, en plaine nature, les vipères étaient devenues nos compagnes.
Nous les poursuivions, entre deux activités, avec des fourches, torses nus, bronzés par le soleil de l'été.
Les CPs, après les avoir tuées, faisaient sécher leur peau au soleil pour décorer les staffs de patrouille. J'admirais jeune novice, comment ils faisaient couler le venin des crochets.
Je découvris ma première cour d'honneur, l'esprit d'équipe, les grands fous rires, le partage...


Camp 1971:
Lioran, dans le Cantal

Durant l'année, nous découvrons notre local à la Daurade, chaque patrouille a un étage. L'aumonier de Fermat nous rejoint: l'abbé Chaussat.
Au camp, nous partons dans le Cantal. Que de pluie! Les orages étaient constants.
Nous vivions permanence dans la forêt, accompagnée des bruits de cognée des bûcherons des environs qui reprenaient leurs travaux à la moindre éclaircie.
Un renfort de choc au sein de la Scoutmaitrise: Grizzly impétueux. C'est lui qui construisit la première tente surélevée avec nos deux inséparables CT.
"Tout scout de première classe devra savoir faire ceci" annonça t-il un soir...
Il prît une bûche, y planta une hachette et laissa trois allumettes dessus.
"A toi de jouer, tu as une demi-heure pour allumer le feu de troupe" lança t-il à un candidat. Sans papier bien sûr!!
La démonstration que fit Bruno nous éblouit.
La flamme de ce feu illumina longtemps dans la nuit le visage des plus sceptiques et des plus passionnés qui se découvraient des âmes de Hurons ou d'Iroquois.
"Un vrai scout est aussi un très bon trappeur" avait-il plaisir à ajouter (cette épreuve devint reine à la IXème Toulouse).
Le manuel Étapes nous servait de références techniques; Pistes, le carnet d'épreuves nous stimulait à progresser.
Eric et Maurice nous apprenaient tout: froissartage, pionnérisme, secourisme, orientation, campisme, matelotage...
Inlassablement, ils enseignaient et nous démontraient... Parcours Hébert, olympiades, raid explo nous enthousiasmaient.
J'étais toujours dans la patrouille du Castor.
la seule qui termina, avec celle de l'Ecureuil son raid de trois jours sous des trombes d'eau après avoir trouvé refuge dans un buron grâce à l'aide d'un prêtre, l'abbé Martrou, curé à saint Simon.
L'alligo fût fameux, enfin au chaud et au sec après des heures de marche.
Celui-ci nous rejoignit pour le feu de camp en fin de séjour.
La sangria coula à flots. Fanchon était notre chant préféré.
Je rentrai totemisé et sachant que je devenais second!!


 
 
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